VBG en ligne ou pas? [activité d'introduction]
Cette activité est conçue pour susciter le débat et la discussion ainsi que pour donner aux formatrices·teurs et animatrices·teurs l'occasion de préciser les concepts applicables au vécu des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre en matière de violence basée sur le genre (VBG) sur internet.
À propos de cette activité d'apprentissage
Cette activité est conçue pour susciter le débat et la discussion ainsi que pour donner aux formatrices·teurs et animatrices·teurs l'occasion de préciser les concepts applicables au vécu des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre en matière de violence basée sur le genre (VBG) sur internet. Il s'agit notamment de parler des formes les moins évidentes de violence en ligne et d’examiner les définitions qu’ont les participant·e·s de la VBG.
La méthodologie de l’activité consiste à présenter des exemples d’expériences vécues en ligne par des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre (prendre de préférence des exemples extrêmes pour provoquer le débat). Vous présenterez des mèmes (textuels, audios ou vidéos) et ferez réagir les participant·e·s à la violence basée (ou non) sur le genre. Vous demanderez ensuite aux participant·e·s de défendre leur point de vue initial à l'aide d'une série de questions.
Il est essentiel de concevoir cet atelier comme un espace où TOUTES les opinions et TOUS les points de vue sont autorisés (à condition de les exprimer conformément à des règles éventuellement établies avant le début de l’exercice), sachant que ce qui se sera dit au sein de l’atelier devra rester confidentiel. Si les féministes expérimentées sont nombreuses au sein du groupe, n’hésitez pas à encourager les autres participant·e·s à jouer les avocats du diable, cela enrichira les discussions.
Conseil d’animation : Avant le début de la discussion, il est préférable, si les conditions le permettent, de négocier et fixer des règles afin que le débat se déroule dans le respect mutuel et sans débordements.
Cette activité vous aidera à en savoir plus sur les niveaux de compréhension et d'appréciation des participant·e·s concernant les violences sexistes/genrées en ligne.
Objectifs d'apprentissage
- Analyser et comprendre les formes de VBG en ligne et leurs impacts sur les survivantes et leurs communautés.
- Analyser et comprendre le continuum de la violence entre les sphères hors-ligne et en ligne et les structures de pouvoir permettant à ces violences de se perpétuer.
À qui s'adresse cette activité ?
Dans l’idéal, cette activité s’adresse aux publics informés en matière de droits numériques et droits sexuels, ainsi qu’aux militant·e·s des droits humains.
Temps requis
De 30 à 90 minutes selon le nombre d’exemples choisis
Matériel
- Pancartes (format : moitié d’une feuille A4) indiquant « VBG en ligne » au recto et « Pas VBG en ligne » au verso. Prévoir une pancarte par participant·e.
- Affiches/projecteur pour présenter les mèmes aux participant·e·s.
- Exemples de mèmes disponibles ici.
Mécanique
Présentez un mème ou un exemple d'expérience vécue en ligne par des femmes ou des personnes de la diversité sexuelle et de genre.
Astuce : Commencez par un cas flagrant de VBG en ligne puis passez à des exemples moins évidents.
Après chaque exemple, posez la question : « S’agit-il d’un cas de VBG en ligne ? »
Les participant·e·s répondront en soulevant leurs pancartes.
Une fois que tout le monde s’est prononcé, posez la question suivante : « Pourquoi estimez-vous qu’il s’agit (ou non) de VBG en ligne ? » Sollicitez un avis opposé et permettez au groupe de débattre et de s’interroger.
Si le groupe est globalement d’accord, approfondissez l’exemple à l’aide des questions suivantes :
- Qui est visé par ce mème ? Quel en sera l'impact sur les personnes visées ?
- Quelles sont les valeurs sous-entendues par ce mème ? Quel est le message que veut vraiment faire passer la personne à l’origine du mème (et celles qui le diffusent ou le « likent ») à propos des femmes, des personnes queer ou de la diversité sexuelle et de genre, et leurs communautés ?
- Ce mème exprime-t-il des valeurs en place dans vos communautés ? En quoi ?
- Si vous étiez tombé·e sur ce mème, comment auriez-vous réagi ? Quelle serait, selon vous, la bonne réaction ?
Faites une brève synthèse des débats avant de passer à l’exemple suivant.
Faites la synthèse de chaque exemple en :
- Résumant brièvement les discussions
- Qualifiant l’exemple ou rappelant les différentes descriptions qui en ont été données
- Mettant en évidence les stéréotypes genrés, préjugés sexistes et/ou la misogynie que reflète le mème
Remarque sur l’intersectionnalité : Il est important de mettre l’accent sur la façon dont les femmes et les communautés/personnes de la diversité sexuelle et de genre pourraient être diversement atteintes par les messages/mèmes étudiés.
Il n’est pas indispensable de faire systématiquement la synthèse de chaque exemple ; si leur contenu est semblable, contentez-vous de relever cette similarité.
Conseil d’animation : En tant que formatrice·teur ou animatrice·teur, il est important que vous ne preniez pas parti durant la discussion. Le fait de vous ranger d’un côté ou de l’autre serait le moyen le plus sûr d’entraver les débats.
Une fois l’exercice réalisé en intégralité, présentez une synthèse générale. Revenez sur les exemples les plus débattus, résumez le contenu des discussions et partagez ensuite vos propres pensées et opinions sur la question.
Points clés à souligner dans votre synthèse générale :
- Relation entre les valeurs de mise dans « la vraie vie » et la création de mèmes sexistes
- Structures de pouvoir, valeurs patriarcales, préjugés sexistes et bigoterie que reflètent les exemples étudiés
- Caractéristiques constitutives de la VBG
- Effets différenciés de la VBG sur les individus, femmes et personnes de la diversité sexuelle et de genre, et les communautés selon la position et les privilèges
Conseils pour la préparation de l’atelier
Vous devez décider dès le début si vous allez agir en tant que formatrice·teur (personne qui possède les connaissances et l'expérience et pouvant fournir des réponses) ou en tant qu’animatrice·teur (personne qui oriente les débats sans donner son propre avis). En effet, si vous endossiez les deux rôles à la fois, vous risqueriez d’entraver les débats et de compromettre l’espace sûr que vous devez aménager pour les participant·e·s. Si vous choisissez le rôle d’animatrice·teur, évitez d’indiquer les « bonnes réponses » à l’issue des discussions et donc de mettre les participant·e·s sur la défensive pour la suite. Si vous agissez en tant que formatrice·teur, abstenez-vous d’être trop péremptoire afin de ne pas intimider les participant·e·s.
Préparez également vos propres suppositions sur ce qu'est la VBG en ligne. Mettez vos connaissances à jour en consultant les Bonnes questions sur la violence liée à la technologie (en anglais).
Conseil d’animation : Le but de cette activité n’est pas de présenter des exemples évidents de violence sexiste/genrée en ligne mais d’engager une discussion avec les participant·e·s afin de leur permettre d’identifier la violence en ligne avec toutes ses nuances et la distinguer de ce qui n’en est pas. Ne vous contentez donc pas de donner des exemples flagrants de violence sexiste et retenez plutôt des expériences couramment vécues sur internet par les femmes et les personnes de la diversité sexuelle et de genre.
Vous trouverez ci-dessous des exemples de mèmes ; nous vous conseillons néanmoins d’utiliser de préférence des mèmes produits dans l’environnement des participant·e·s. Choisissez des séries d’exemples comprenant messages écrits, images, mèmes, etc. :
- misogynes, homophobes, transphobes
- reprochant leurs actions aux femmes et personnes/communautés de la diversité sexuelle et de genre
- attaquant nommément des femmes ou des personnes de la diversité sexuelle et de genre
- ouvertement violents et/ou appelant à la violence sexiste/genrée
- présentant les corps féminins ou queer comme des objets sexuels
- montrant des actions réalisées « dans la vraie vie » contre des femmes
- s’attaquant aux femmes et personnes de la diversité sexuelle et de genre sur la base de leur classe sociale
Le but ici est de ne pas choisir des exemples trop évidents mais de provoquer une discussion entre les participant·e·s.
Si vous avez le temps de préparer l’atelier avec les participant·e·s, demandez-leur s’iels connaissent des cas de cyber-harcèlement (dont iels n’auront pas été nécessairement victimes) et utilisez ces exemples.
Exemples de mèmes
Attention: Contenu raciste, sexiste, homophobe, transphobe et faisant l'apologie du viol.
Conseil d’animation : Nous vous fournissons ci-dessous des exemples de mèmes mais nous vous conseillons de rechercher des exemples pertinents dans l’environnement et le contexte propres aux participant·e·s.
Remarque sur l’intersectionnalité : Choisissez des exemples de mèmes en tenant compte de la diversité en termes d’origines ethniques, classes sociales, religions, orientations sexuelles, identités sexuelles, etc.
Pour des Exemples de mèmes en français, consultez ce document .odt.
Kim Davis était la greffière du comté du Kentucky, qui a refusé de délivrer des licences de mariage pour les couples de même sexe. Pour plus d'informations : https://en.wikipedia.org/wiki/Kim_Davis_(county_clerk)
Lisa Biron est une avocate qui était membre de l'Alliance anti-gay "Defending Freedom", qui s'est révélé être pédophile. Pour plus d'informations : https://en.wikipedia.org/wiki/Lisa_Biron
Lorsqu'une femme critique le manque de représentation des femmes dans les jeux vidéo, voici un échantillon des réactions qu'elle obtient :
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